Meridian Anarchy
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Meridian Anarchy

clans de gens sauvages, se battant pour la liberté.
 
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 BALE

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Walker
Wookies are so fluffy !
Walker


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Localisation : In a world of pure imagination ♪ Duh !

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MessageSujet: BALE   BALE EmptyDim 19 Aoû - 8:37

    Chapitre 1
    Un bruit de pas vint gâcher la tranquillité de la nuit, dans le quartier de Fieldtrack. La lune se faisait attendre, et aucunes étoiles ne vinrent illuminer le ciel. Un rat se frotta le museau et couru se cacher à l’approche d’une grande ombre. Aucunes fenêtres n’étaient illuminées, même les lampadaires étaient éteints. Et pour cause, ils gisaient au sol. Un étrange sourire se profila sur les lèvres de l’homme, qui habillé en noir, passait encore plus inaperçu. Vraiment parfait, pensa-t-il. Ses chaussures noires vernies faisaient un léger clic-clac sur le tarmac. Les voitures sur les côtés de la route semblaient abandonnés, laissés la depuis un bon bout de temps par leurs conducteurs. Des carcasses. Une ville fantôme, voila ce qu’était la désormais tristement célèbre cité de Rendover. Les bâtiments délabrés se comptaient par centaines, la toiture arrachée et les portes sorties de leurs gonds, si portes il y avait encore. L’ouragan de 1987 avait fait de milliers de victimes, et propulsé de nombreuses familles ensemble dans la tombe. L’homme s’arrêta devant un panneau commémoratif. La mort est une chose bien injuste…enfin, cela dépend pour qui, évidemment. Il parti d’un rire sinistre, serrant entre ses doigts un bout de papier jauni par le temps. Si il était venu ici, c’était parce qu’un certain Bill Moutier habitait une vieille bicoque, à l’autre bout de la ville. Le seul assez fou pour s’isoler complètement du reste du monde. Et surtout le nom inscrit à l’encre rouge sur la feuille de l’homme en noir. L’étranger portait un chapeau similaire aux aristocrates Anglais, et une canne, mais il n’en avait pas l’usage. Tous ces accessoires inutiles étaient nécessaires pour sa couverture. Son travail était reconnu, même si il travaillait dans l’ombre. Personne ne savait son identité, et il ne l’avouera jamais. Il approcha enfin de sa destination, et de la prime promise par son client. Le Heckler & Koch USP dans son autre main, il traversa le jardin délaissé. Les hautes herbes dépassaient presque les épaules de l’homme, un tuyau d’arrosage troué gisait dans un coin et le tout empestait l’urine et l’alcool. Se fronçant le nez, l’homme parvint jusqu’à la pauvre porte en bois, percée de multiples trous et rongée à moitié par les mites. Elle risquerait de s’effriter entre mes doigts..Il poussa ce qui restait de la porte du pied, en faisant le moins de bruit possible. Une fois franchi le seuil, il prit le temps de guetter le moindre signe du réveil du vieux Bill. Une faible lumière provenant d'une bougie éclairait péniblement la pièce. Rien ne troublait le silence de la nuit, seul un silence de mort convenait pour décrire l’atmosphère. L’air était lourd, même pour une nuit d’août. Les meubles qui ornait ce qui semblait être le salon étaient rudimentaires, et ne consistait qu’en une petite table basse, d’un rocking chair poussiéreux, et d’un fauteuil recouvert d’un plaid style vichy, cachant certainement une multitude de coussins. L’homme alla voir dans les autres pièces. La maison ne comportait pas d’étage, et n’avait ni cave ni grenier. La cuisine ne devait plus beaucoup servir, les taches de rouilles et de calcaire infectaient les éviers et les poêles. Des cafards festoyaient dans un coin, en compagnie d’un morceau de cake vert. Haussant les sourcils, l’homme entra alors dans la dernière pièce, ou se trouvait un lit, vide. La chambre à coucher..mais où est-il donc ce vieux bougre ? A la perspective d’avoir perdu sa victime, l’homme grogna et retourna dans le salon. Il vérifia sur le bout de papier l’adresse du vieil homme. Son client lui avait bien dit, une cabane en bois à l’autre bout de Rendover. Il y en avait pas 36 quand même..Songeur il s’accroupi, tâtant le sol. Il était tellement sale et peu ragoûtant que même un chien galeux n’oserait lécher le béton gris. Plissant les yeux, il distingua des traces, faites par des chaussures. Des pantoufles apparemment, vu les semelles lisses. Mais une autre paire de traces se mélangeait aux premières. Etrange…Il s’apprêtait à se relever quand un curieux détail le frappa. Les traces de pas s’arrêtaient au fauteuil, et aucunes semblaient en repartir. Ce qui signifiait que cette personne avait été portée ailleurs, ou…qu’elle était toujours la. Pris d’un affreux pressentiment, l’homme se releva et saisi un pan du plaid. D’un coup sec il le tira, révélant une forme digne d’un film d’horreur. Le corps décharné du pauvre Bill gisait la, à moitié nu et férocement tailladé. Des plaies encore suintantes et dégoulinantes de sang tachaient le sol, formant de petites flaques écarlates, peu visibles dans la pénombre. Maintenant sur qu’il ne risquait plus de se faire repérer, l'homme alluma sa lampe torche qu’il avait pris soin d’emmener. Le spectacle était encore plus effrayant à la lumière. Les yeux vitreux du vieux semblaient regarder l’homme, et ses mâchoires béantes découvraient de nombreux chicots. Manifestement, un coup à la jugulaire lui avait été fatale, les autres n’étaient que superficielles, mais elles avaient du être douloureuses. L’homme se demanda qui était passé avant, et lui avait piqué son boulot. A sa connaissance, Mr.Moutier n’avait plus d’amis, ni famille. Il vivait seul, et ce depuis l’ouragan. Néanmoins, quelqu’un avait eu une raison pour lui en vouloir, et avait choisi pile le même jour pour mettre son plan en exécution. L’étranger jura, maudissant son prédécesseur. Il n’était pas inquiet pour sa prime, ça non. Il lui suffisait de prendre quelques photos et les donner à son client, qui s’en contenterait. Non. Le fait de se savoir passer devant l’horripilait, mais l’inquiétait aussi. Un meurtrier courait librement. Il soupira. Personne ne découvrirait le corps de ce Bill avant longtemps. Et pas question d’aller toquer à la porte de la gendarmerie la plus proche, au risque de se faire prendre lui-même. Il allait devoir agir seul, et démasquer ce tueur vite fait.

    Chapitre 2
    BALE se débarrassa de son chapeau melon et de sa canne. Il mourrait de chaud sous ses vêtements noirs, et essuya son front du dos de la main. Fermement décidé à ne pas rester une seconde de plus dans la demeure du vieux Bill, il franchi le seuil d’un pas vif et ne s’arrêta que quelques ruines plus loin. Il sorti son téléphone portable de sa poche et entreprit d’envoyer les quelques photos qu’il avait prises deux minutes auparavant à son client. Voila déjà une chose de faite. L’homme se prit la tête entre les mains. Etre tueur à gages ne lui simplifiait pas la tâche. Il se devait pourtant d’attraper ce criminel. Lui, ne tuait pas pour soi-même, mais pour délester la terre d’une personne inutile et ayant un passé..tumultueux. Il était payé pour ça, et s’accommodait proprement et rapidement de sa tâche. Mais il n’y avait pas de place pour le reste. Condamné à vivre sous un nom de code, dans un petit studio de Nouvelle-Orléans, personne ne connaissait son vrai nom, ni même son visage. Et ce n’est pas plus mal. Il pianota un instant sur son clavier et porta l’appareil à son oreille. Trois sonneries se firent entendre quand une voix féminine ensommeillée répondit.
    << Je suis sincèrement désolé de vous réveiller, mademoiselle, mais auriez-vous encore une chambre de libre pour cette nuit ? >>
    Deux minutes et un petit compliment pour l’efficacité de la jeune femme plus tard, BALE raccrocha. Il irait d’abord se reposer, et il avisera après. D’un petit trot il remonta la grande artère de la ville, qui jadis devait être remplie de voitures et de bruits sonores. Enfin il repéra sa petite corsa noire. Même si il pouvait se payer largement mieux, il préférait rester modeste et ne pas être tape à l’œil. Au moins, il ne se la ferait pas voler, et ces petites autos pouvaient se garer partout. Il prit la clé et ouvrit la portière avant, pour ensuite s’installer derrière le volant. Soupirant une dernière fois il mit le contact et s’envola discrètement dans la nuit, laissant la ville fantôme de Rendover loin dans son dos. L’hôtel en question se trouvait dans la ville suivante, qui en comparaison avec sa voisine n’avait pas subi de dégâts lors du passage de la tempête tropicale. Les restaurants chinois pullulaient, ainsi que les snack-bars. Toutes les rues étaient illuminées et aveuglaient les passants avec les néons nocifs pour les yeux. BALE trouva l’adresse de la rue souhaité et se gara dans le parking réservé à l’hôtel. Le bâtiment était un gros bloc de pierre rouge, avec de petits balcons fleuris. Le tout était assez agréable, et l’homme s’empressa d’entrer. La demoiselle qu’il avait eu au bout de fil se tenait à l’accueil, un badge accroché à son peignoir rose bonbon. Elle s’appelait Jill et avait de grands cernes sous les yeux. BALE se senti coupable de l’avoir tirée de son sommeil. Mais même avec ses cernes, elle était ravissante, avec de grandes boucles brunes sur ses épaules, et un petit sourire aux lèvres.
    < Encore toutes mes excuses, mademoiselle.>
    - Ce n’est rien monsieur..Sheldon, c’est bien ça ? Votre chambre est prête, voici la clé. Le petit déjeuner sera servi à partir de sept heures et demie. Autre chose ?-
    Elle lui tendit une clé argentée, qui pendait à une petite figurine en forme de mouton. Ne s’attardant pas sur l’origine de la chose, il répondit calmement.
    < Merci, c’est parfait. A demain matin, mademoiselle Jill> Il lui fit un grand sourire et entreprit de gravir l’escalier en bois. Son client avait vraiment pensé à tout, en lui donnant l’adresse d’un des meilleurs hôtels des environs. Il chercha des yeux la chambre numéro 8. Il l’a trouva et entra, ébloui par l’ambiance du lieu. A sa gauche se trouvait la salle de bain, avec douche, bain, évier et WC. De grands essuies blancs pendaient aux crochets, et le tout sentait bon le savon. Tout droit se tenait le lit, une personne mais assez grand pour deux, avec une housse de couette en motif vichy bleu. Un rire nerveux se forma dans la gorge de BALE, mais il le ravala et s’allongea sur le lit. Je partirais tôt demain matin, et je laisserai l’argent sur le comptoir de l’accueil. Il ferma les yeux, et sombra dans un sommeil agité, rempli de cafards jouant avec un tuyau d’arrosage.

    Chapitre 3
    BALE se tenait devant le miroir, passant un gant mouillé sur sa figure. Il était cinq heures du matin, et il avait à peine dormi. Son reflet le regardait, les yeux bouffis et une barbe de deux jours au menton. L’homme se senti vieux, alors qu’il venait de franchir le cap des 35 ans. Ses yeux bleus d’habitude lucides et pétillants étaient délavés, même ses cheveux d’or étaient plus ternes que jamais. Soupirant pour une énième fois, il tordit le gant et le laissa sur le bord de l’évier. Il rajusta vite fait sa chemise et sorti de la salle de bains. Un dernier regard sur son lit douillet et l’homme quitta sa chambre, fermant bien à clé. Tout l’hôtel était silencieux, et une fois arrivé à l’accueil il ne trouva personne. Farfouillant dans ses poches BALE en sorti une liasse de billets qu’il laissa bien en évidence près de la sonnette du comptoir. Adieu Jill. D’un pas rapide il poussa la lourde porte de l’hôtel et se dirigea vers le parking. Le soleil n’était pas encore levé, mais l’éclairage automatique du bâtiment suffit pour qu’il retrouve sa petite voiture noire. Une fois installé derrière le volant, d’avoir abaissé toutes les vitres et avoir mit la radio à fond il démarra, savourant le vent frais du matin sur son visage. Il prit la route la plus courte pour rejoindre son domicile, à six heures d’ici. Le paysage triste et désolé défilait rapidement, à mesure que la corsa accélérait. Chantonnant avec Bono et Bloody Sunday, il tentait de chasser les images du meurtre de la veille. Trois heures plus tard un camion le dépassa soudain, et il remarqua que sa voiture ralentissait inexorablement. Mais que ? Il avait beau appuyer sur l’accélérateur, la corsa refusait d’obéir, et avançait encore plus lentement. Le regard de BALE tomba alors sur la jauge d’essence, et plus précisément sur l’aguille rouge pointée sur le E. Se traitant de véritable idiot il poussa la voiture jusqu’à un surplace inévitable. Il sorti sur la route, et ne voyait rien a part une faible lumière au loin, à au moins cinq kilomètres. L’homme frappa rageusement le capot, n’en revenant toujours pas qu’il avait oublié une chose aussi importante. Que faire maintenant ? Il guetta l’arrivé d’une voiture ou d’un camion, mais rien. La route semblait déserte, recouverte de sable, et seules les traces de sa voiture étaient visibles, en plus de celles du camion de tout à l’heure. Vraiment super.. Il se retint d’appeler son client, il avait certainement du changer de numéro de portable maintenant, car tel était un des engagements promis pour accepter la demande d’un de ses service. Se rendant à l’évidence, il ferma sa voiture à clé et se mit en marche vers la lumière à l’autre bout de ce qui lui semblait une anormalement longue ligne droite. Après ce qui lui parut une éternité, les immeubles d’une ville firent leur apparition, plus imposants que jamais. Une flèche indiquait la station service la plus proche. Redoublant d’ardeur, BALE suivit le chemin à travers la petite ville, qui grouillait déjà de monde. Il vit le voyant rouge avec dessus « Wherever you go, go Texaco », et entra dans le petit magasin. Il en ressorti deux minutes plus tard avec un bidon d’essence rouge. Le soleil commençait doucement à taper maintenant, et sa gorge l’irritait. BALE tâta un instant ses poches, vérifiant si la carte de la région était toujours la. Mais il ne reconnaissait que ses clés de voiture, son revolver et un vieux mouchoir. Et merde…Je me disais bien qu’il me manquait quelque chose. Je parie qu’elle est à l’hôtel. Cette carte, il en avait besoin. Il allait quitter la route principale pour prendre de petits chemins tortueux. Sa voiture ne possédait pas de GPS, et il n’en avait jamais voulu. Il avisa un petit café à un carrefour et il y entra. Le café était bondé, ce qui l’étonna. Un colosse brun se tenait au comptoir, essuyant quelques verres. Il était scotché au téléviseur au-dessus de lui, comme la plupart des gens présents. Des banderoles vertes étaient déployées un peu partout. Un match de football, je comprends mieux… Slalomant entre les supporters des Greenbay Packers, il atteignit le comptoir et commanda un verre d’eau. Le serveur ne baissa même pas les yeux, c’était à se demander s’il avait bien entendu. Il bougea finalement, sortant un verre et le remplissant d’eau du robinet, tout cela sans quitter l’écran des yeux. BALE marmonna un merci.
    « Je vous dois combien ? »
    Le colosse grogna et balaya sa question d’une main. Un vague « c’est la maison qui paye » se fit entendre. Tout pour qu’on ne le dérange plus. BALE prit le verre et s’installa plus loin, à la seule table ou la télé n’était pas visible. Une jeune femme y était assise, plongé elle aussi dans un écran, celui de son PC. Il déposa son bidon d'essence à un pied de la table, et buvant une gorgée, BALE se demanda ce qu’elle faisait. Cette dernière leva la tête de son clavier et parut surprise de voir quelqu’un à sa table. De longs cheveux auburn aux reflets dorés encadraient un visage lisse et légèrement halé. Ses sourcils inquisiteurs surplombaient de grands yeux verts, légèrement soupçonneux. Son ton en disait long sur sa pensée.
    « A la recherche de votre prochaine victime ? »

    Chapitre 4
    BALE sursauta, le visage soudainement pâle.
    « Je vous demande pardon ? »
    La jeune femme lui passa son ordinateur.
    « Vérifiez par vous-même »
    La page Internet affichait un journal renommé, datant d’aujourd’hui et avec en tête d’affiche un portrait robot étrangement ressemblant. Le titre quant à lui disait : « Meurtre dans une ville fantôme. » BALE ferma les yeux un instant. Ce n’est pas possible…Il examina de nouveau le portrait robot. Ca ne peut qu’être moi, mais comment ? La jeune femme reprit son PC, l’air assez contente d’elle.
    « Pas de chance, un témoin vous a vu »
    Un témoin ? Impossible ! Il était seul cette nuit la, et il faisait trop sombre pour que n’importe qui puisse décrire un visage aussi détaillé. Quelqu’un sait..et ce quelqu’un m’en veut. La gorge noué il releva la tête vers la demoiselle.
    « Je peux tout vous expliquer »
    Elle sorti un portable de sa poche et le regarda.
    « Vous avez exactement 10 secondes avant que je n’appelle la police. »
    BALE réfléchi à toute vitesse. Qu’est-ce qu’il pouvait bien lui dire ? Pas qu’il était bien la, le jour du meurtre. Il tenta alors une phrase désespérée.
    « Vous devez me croire, je n’ai pas tué ce type. Je n’ai pas tué ce type ! »
    Il accentua bien la dernière phrase, s’attardant sur chaque mot. Pour une fois que c’était vrai..
    Contre toute attente, la jeune femme rangea son portable, satisfaite.
    « Je vous crois »
    « Quoi ? »
    BALE était stupéfait. Il y a deux minutes elle semblait prête à le livrer à la police et la c’était comme si rien ne s’était passé. La demoiselle fit un sourire entendu, dévoilant de petites dents blanches parfaitement alignées.
    « Je vous crois. Un meurtrier ne s’afficherait pas publiquement dans un café voyons. Et vous me semblez bien trop lisse. Enfin, de mon point de vue. »
    Il poussa un soupir de soulagement.
    « Bien..vous n’aurez pas une carte de la région sur vous ? »
    Sa question la pris au dépourvu.
    « Non. Mais pourquoi ?
    « Je compte rentrer chez moi, et j’ai besoin d’une carte. »
    La jeune femme secoua la tête.
    « Attendez..vous êtes accusé d’un meurtre ! Quelqu’un affirme clairement qu’il vous a vu, vous êtes le coupable numéro 1 ! Et vous allez juste repartir, comme ça ?
    « Ce témoin, ils disent qui c’est ? »
    Elle replongea brièvement dans l’article.
    « Non, témoin anonyme »
    Evidemment. Ce serait trop beau.
    « Vous comptez enquêter quand même ? »
    BALE but le reste de son verre d’eau.
    « Et bien..oui, certainement. »
    « Très bien, je viens avec vous. »
    « Quoi ?! »
    BALE affichait une drôle d’expression. Une personne assise plus loin se retourna et intima le silence en lui jetant un regard noir.
    « C’est simple. Je suis journaliste, et je suis sur la sellette. Et voila que se présente le scoop du siècle ! De plus, je connais la région comme ma poche, vous ne pouvez refuser. »
    « Et si je le fais ? »
    Elle ressorti son portable.
    « C’est ça ou la police. »
    BALE se rapprocha.
    « Dites-moi, euh.. ? »
    « Drucilla, mais appelez-moi Drew. »
    Il se frotta le menton, pensif.
    « Drew, ça ne serait pas du chantage ? »
    Drew hocha la tête, contente d’elle.
    « Ca en a tout l’air. Alors, vous acceptez ? »
    BALE fit un petit sourire.
    « Je n’ai pas trop le choix. »
    Drew se leva.
    « Le temps que je remballe mon matériel et on y va ! Ou est garée votre voiture ? »
    Il prit le bidon d’essence et le déposa sur la table.
    « A cinq kilomètres d’ici. »

    Chapitre 5
    Le soleil était bien haut dans le ciel quand ils arrivèrent enfin à la voiture. Drew fit une légère grimace à la vue de la corsa noire, haussa les épaules et retint sa langue. BALE lui jeta un regard interrogatif. La jeune femme ouvrit le coffre et y plaça son PC ainsi qu’une petite mallette noire.
    « Ouvrez les portes pour aérer, le temps que je fasse le plein »
    Drew s’exécuta à contrecoeur, non sans un soupir, tandis que BALE versa le contenu du bidon dans l’emplacement prévu. Il s’installa ensuite derrière le volant et démarra. Ils n’avaient pas fait 100 mètres que Drew posa LA question, l’air excité.
    « Je sais que vous ne me dites pas tout. Vous n’avez pas tué ce type, soit, mais vous y étiez, sur la scène du crime. Tout est lié, je le sens »
    BALE leva le nez du volant, agacé.
    « Le fameux flair d’un journaliste ? Ecoutez, lâchez-moi le temps du voyage »
    Drew sourit, victorieuse. Elle croisa les jambes et prit un bloc-notes de sa poche.
    « Allez, dites-moi tout. C’est quoi le numéro de la police déjà ? »
    L’homme se crispa. Elle n’allait donc jamais le lâcher ? Que dire ? Bon, quand il faut, il faut.. Il prit une voix ferme, qui ne tolérait aucune contestation.
    « Bien, mais promettez-moi que vous vous tairez pendant l’intégralité de mon histoire. »
    Drew fit mine de protester mais elle se ravisa.
    « Je serais muette comme une tombe, je vous le promets. »
    Mouais. Elle avait intérêt. BALE doutait fortement qu’elle allait tenir sa langue, surtout après ce qu’il s’apprêtait à lui révéler. Le regard fixé sur la route, il commença.
    « J’étais bien la, hier soir. Et pour les mêmes raisons que le type qui était passé avant moi, me facilitant la tâche, il faut l’avouer. »
    Drew s’agita sur le siège, et ouvrit la bouche pour répliquer.
    « Vous avez promis »
    Sa bouche se referma, mais dans ses yeux se lisait quelque chose qui ressemblait fortement à de la panique. BALE se retint de rire.
    « Je suis un tueur à gages voyez-vous. Tuer est mon métier. Mais je vois ça plutôt comme rendre un service à l’humanité. Je vais vous expliquer. Mon travail consiste à éliminer des personnes qui ont fait du mal pendant leur triste existence. Meurtriers, pédophiles, violeurs, racailles de la pire espèce. Bref, des gens inutiles, qui ne feront de peine à personnes si ils advenaient à disparaitre de la surface du globe. Ce pauvre Bill, comme le dit ce témoin, n’était pas si pauvre que ça. Il finançait en secret une secte qui droguait ses partisans, pour leur soutirer de l’argent. Pas très net tout ça. Un parent d’un des adeptes m’a contacté pour le sale boulot. Mais comme je vous l’ai déjà dit, quelqu’un était passé avant moi. Curieusement, un témoin m’aurait vu. Impossible. Il faisait noir, mon visage était en partie caché, alors que le portrait robot est magnifiquement détaillé. Ce témoin cherche à me coffrer. Mais qui ? Et pourquoi ? »
    BALE s’arrêta, le souffle court. Il n’osait tourner la tête pour voir l’expression de Drew. Celle-ci le regardait bizarrement, à la fois admiratif et emplie de crainte. Elle se décida à lui poser une question, toute bête et insignifiante, mais qui la préoccupait.
    « Qu’est-ce que vous faites dans une voiture pareille ? Avec tout le fric que vous avez, vous pouvez largement vous permettre une Porsche »
    L’homme s’attendait à tout, sauf à ça. Il venait de lui annoncer qu’il tuait des gens, pour le bien, certes, mais quand même ! Ce n’était pas comme si il disait qu’il était expert comptable. Changer de voiture ? Jamais ! Ses parents la lui avaient offert le jour de ses 25 ans, alors que sa précédente voiture avait terminé sa vie dans un fossé.
    « Je ne changerais jamais Cora contre une autre voiture. »
    « Cora ? Vous avez donné un nom à cette poubelle ? »
    BALE se frotta le front d’une main.
    « Oui, et si ça vous dérange, je ne vous retiens pas. Vous êtes libre de partir. »
    Drew se renfrogna. Elle rangea son bloc-notes et fixa la route.
    « Très bien, je me tais. En passant, votre métier doit être passionnant ! »
    BALE soupira.
    « Pas tant que ça vous savez, c’est toujours la même chose »
    La jeune femme ne l’écoutait plus, le visage tourné vers la vitre. Soudain elle s’écria.
    « A droite ! »
    « Quoi ? »
    Drew pinça les lèvres.
    « Si vous comptez rejoindre la route principale, tournez à droite. »
    « Ah oui, merci. »
    J’ai bien fait de l’emmener finalement. BALE rigola intérieurement. Je n’ai pas eu le choix de toute façon.

    Chapitre 6
    Une demi-heure s’écoula dans le silence le plus complet, seulement ponctué de quelques « à droite » ou « à gauche » de la part de Drew. La jeune fille avait l’esprit occupé, tant elle essayait de digérer les informations que l’homme lui avait racontées. Elle ne savait même pas son nom, et elle se trouvait à côté d’un expert du meurtre. De quoi avoir peur en fait. Drew essaya de s’imaginer comment une personne pouvait se mettre en tête de faire un tel métier. Oter la vie des gens, même ceux qui le mériteraient, n’était pas une mince affaire. Après tout, ce n’est pas à nous de juger. Elle jeta un coup à l’homme. Il était focalisé sur la route, et semblait assez confiant. Une façade pour tout dire. BALE n’en menait pas large en vérité. Il retournait sans cesse la même question dans sa tête. A savoir, qui lui en voulait. Techniquement, plein de gens pourraient lui en vouloir. Tous les complices des personnes qu’il avait tués devaient le haïr. Les familles des victimes aussi. Mais personne ne savait qui il était. BALE n’était qu’un nom de code, tout simple. Il prenait toujours soin de cacher son visage. Il n’avait pas d’amis. Ces parents étaient morts. Pourtant quelqu’un avait découvert son identité. Quelqu’un avait déjà vu son visage. BALE soupira. Il tourna la tête un instant vers Drew. La jeune femme était plongée dans son bloc-notes, visiblement pensive. Si elle ne court pas au poste de police à notre arrivée, j’aurais de la chance. Se sentant observée, elle releva la tête et croisa le regard de BALE. Elle rougit un instant, rangeant son crayon et son carnet.
    « Alors comme ça, vous tuez des gens. Ca ne vous fait rien ? Je veux dire, vous n’avez jamais de remords ? »
    Elle brisa le silence avec une voix distante, toute joie envolée. Suivre cet homme ne lui parut plus une si bonne idée.
    « Comment vous vous appelez-vous ? »
    BALE prit du temps à répondre. Il avait souvent des cauchemars, dans lesquelles ses victimes le tourmentaient, menaçant de se venger. Mais chaque matin il se répétait en boucle pourquoi il avait choisi cette voie la. Il devait avoir 12 ans, son petit frère Benjamin 4 de moins. BALE était chez des amis, quand un policier était venu sonner à la porte, annonçant une terrible nouvelle. La maison familiale avait brûlé, entièrement, avec les personnes à l’intérieur. Ses parents, et son frère. Le monde de BALE s’était écroulé ce jour-la. Il venait de tout perdre. L’origine de l’incendie avait été déclaré criminelle. Mais le ou les coupables ne furent jamais pris. Placé dans un internat, il continua ses études et sorti de l’université avec une seule idée en tête. Faire en sorte que d’autres familles ne connaissent pas ce qu’il avait vécu. Empêcher les criminels de récidiver était pour lui la seule option pour arrêter tout ça. Il était de ceux qui approuvaient la logique de couper la main à un voleur, pour être sûr qu’il ne recommence pas. C’était le seul moyen pour en être sûr. Evidemment, rares étaient ceux qui pensaient comme ça, et il ne le criait pas sur les toits.
    « Je. .vous pouvez m’appeler BALE. Si ça me fait quelque chose, mais j’ai appris à vivre avec ça. La cause que je poursuis me parait plus importante que les cauchemars qui ne durent qu’une nuit. »
    Sur ce il se tut, le visage fermé. Drew le regarda d’un œil nouveau. Voila qu’il devenait philosophe. Quelque part, il la touchait, dans sa façon de rendre service à l’humanité, selon ces propres dires. Il se sentait utile, même si ce n’était pas légal. Une sorte de héros du peuple. La jeune femme se dit qu’elle l’avait jugé trop vite. Il faisait le sale boulot que tout le monde voulait se voir faire. Ca restait une drôle d’occupation tout de même.
    « Vous avez de la famille ? »
    « Non. »
    La réponse vint rapidement, dure. Comme si elle avait touché une corde sensible. Ce qui devait être le cas. Elle comprenait. Elle aussi avait une famille particulière. En fait, elle ne savait même pas ce qu’il en advenait. Ayant fugué de chez elle à l’âge de 14 ans, elle n’avait plus eu de nouvelles de ses parents. Drew commençait à regretter son choix, mais elle n’osait pas revenir à la maison. La maison. Un mot si étranger maintenant.
    « Oh, je suis désolée, moi aussi je n’en ai plus. BALE ?
    Il tourna la tête.
    « Oui ? »
    Drew pointa du doigt un lumière bleue loin à l’horizon.
    « Je crois que nous avons un problème. »

    Chapitre 7
    Le barrage de police se trouvait en plein milieu de la route. Les gyrophares tournaient, projetant leurs ombres bleus sur l’asphalte. Un policier en uniforme leva une main en visière et observa une voiture arriver. Une petite corsa noire, exactement comme le témoin avait dit. L’homme ricana. C’était presque trop simple. Il voyait déjà son nom en haut de l’affiche, en tant que le policier qui avait arrêté un dangereux criminel. Je serais peut-être même promu ! Son sourire s’accentua sous sa moustache. L’auto freina en arrivant à la hauteur du barrage. Jakes s’approcha, triomphant. La vitre s’abaissa, dévoilant un ravissant visage de femme. Ravalant sa fierté, Jakes senti le sol se dérober. Le témoin avait bien dit un homme d’une trentaine d’années. Pas d’une jeune femme. Son sourire s’effaça, faisant place à une grimace.
    « Nom, prénom, profession. »
    Drew jubila intérieurement. La grimace du policier valait tout l’or du monde. Si seulement il savait !
    « Benson Drucilla, journaliste. Pourquoi m’arrêter ? Ai-je fait quelque chose de mal ? »
    Son ton était neutre, tout à fait dénué d’émotions. Ses yeux exprimaient un décontenancement si réel, les sourcils relevés. Jakes n’y vu que du feu. Son cerveau restait focalisé sur le fait que le coupable était un homme, et il ne tiqua même pas à la question de Drew. Il fit un pas en arrière et montra le chemin avec sa main droite. Drew s’empressa de remettre le contact et fila sur la route poussiéreuse. S’il avait abaissé son regard et inspecté la vitre arrière, il aurait remarqué une étrange forme, caché sous un drap, jeté négligemment sur la banquette arrière. Mais tant mieux pour BALE, qui rejeta vivement le tissus et inspira prestement de l’air.
    « Quel idiot ce flic ! »
    Drew rigola, contente. Le fait qu’elle avait menti à un policier ne lui faisait rien. En étant sure d’être hors de vue du barrage, elle arrêta la voiture et changea de place, permettant à BALE de reprendre son poste de conducteur. La corsa repartit en trombe, filant droit sur la Nouvelle-Orléans. Drew ne dit rien de la fin du voyage, plongée dans ses pensées. Elle essayait de s’imaginer qui, et surtout comment une personne avait pu piéger ainsi un expert du crime. Il faisait le bien, enfin en quelque sorte. A part une racaille proche d’un de ces fumiers abattus, personne n’avait un motif. Alors que BALE s’engagea dans une des innombrables ruelles de la cité, elle brisa le silence qui s’était de nouveau installé entre eux.
    « Pouvez-vous me parler de votre famille ? Je suis sure que ça peut être important.
    BALE gara la voiture au même moment. Une pancarte sur une façade indiquait Filmore Avenue. L’homme se tourna vers Drew, l’air passablement irrité.
    « Ecoutez, je ne vois pas en quoi cela pourrait m’aider. »
    Il soupira.
    « Mais si vous y tenez tant, autant en parler autour d’une tasse de café et de petits biscuits, non ? »
    Sans attendre de réponse il sorti de la voiture et parcouru les quelques mètres qui le séparait de son chez-lui. Drew sorti à son tour et le rejoignis. La rue était étrangement silencieuse, alors que l’après-midi battait son plein. Les vieilles façades en pierres rouges commençaient à s’effriter ici et la, les marches des perrons perdaient leurs plaques de marbres. Les trottoirs sales étaient jonchés de crasses et d’emballages de toute sorte. BALE chercha un instant ses clés et ouvrit une imposante porte brune, en bois. L’immeuble en question n’était ni beau, ni nouveau, mais l’intérieur était largement plus accueillant. Montant l’escalier, Drew remarqua divers portraits accrochés au mur, représentant de vieux types, richement habillés. Ils avaient l’air de la regarder, à travers leurs monocles peints. Un frisson parcouru son dos et elle pressa le pas. La suite de BALE se trouvait au 3ème étage, devant le seuil se trouvait une plante brune qui n’avait pas vu d’eau depuis très longtemps. BALE entra en jetant son manteau brun sur un porte-manteau. Le petit studio sentait la menthe, parfum qu’il adorait. Drew prit soin de s’imprégner de l’odeur et de tout ce qu’il y avait dans ce 3 pièces. Dans la plus grande se trouvait une table basse, ou une radio était posée dessus. Le sol était recouvert par un tapis oriental dans les tons de vert, protégeant le parquet. Une petite étagère était rangée dans un coin, ou un téléviseur trônait de ses 56 centimètres. Drew jeta un bref coup d’œil à la cuisine. Elle n’aimait pas la faire, et en voir une la faisait toujours penser à sa mère, qui y passait des heures. Celle-ci était bien équipée, avec tous les accessoires nécessaires pour de la bonne cuisine. Elle se demanda si BALE était un bon cuistot, avec toutes casseroles. Puis elle se rappela que ce n’était pas le moment. Grimaçant elle revint dans le salon, et s’assit dans un fauteuil vert. BALE s’éclipsa dans la cuisine et revint avec une boite de biscuits et deux tasses de café.
    « J’espère que vous n’avez rien contre le café en poudre. »
    Il déposa le tout sur la table basse et prit un tabouret pour s’assoir, alors qu’il y avait encore un fauteuil de libre. Il resta la un moment, comme si il réfléchissait à ce qu’il allait dire. Drew le dévisagea pour la première fois. La trentaine bien faite, un visage soucieux et grave, mais beau, BALE ressemblait à un de ces célibataires ténébreux qui n’avait jamais le temps pour les choses simples de la vie. Ses yeux bleus pâles étaient fixés sur le tapis, ses cheveux blonds hérissés parsemés de reflets bruns étaient en bataille. La jeune femme le trouva séduisant, mais il ne devait pas s’en rendre compte. Il releva la tête, la regardant dans les yeux. Puis il ouvrit la bouche et commença.
    « Oliver Keith Dawson. »
    Drew détourna le regard.
    « Oui ? Qui est-ce ?»
    « C’est moi. Mon vrai nom, je veux dire. »
    La jeune femme se mordit les lèvres. Révéler son vrai nom ne devait pas être facile pour Bal.. Oliver. En même temps, elle était enchantée, cela voulait dire qu'il lui faisait confiance. Elle hocha la tête pour l'encourager à continuer.
    " Fils de Keith Dawson et de Emily Porter, petit garçon sans histoire. J'avais un petit frère, Liam, de 4 ans plus jeune. "
    Bale s'arrête un instant, fronçant les yeux. Il n'avait jamais raconté son histoire à quelqu'un, mais Drew semblait être une personne à qui il pouvait se confier.
    " On était une famille simple, on habitait un quartier joyeux, on avait des amis, une famille modèle en quelque sorte. Un jour, j'avais 12 ans, je passais la nuit chez un ami. Il devait être 3 heure du matin quand on a entendu la sonnerie de la porte d'entrée. Mon ami et moi, on s'est regardé. Ses parents sont descendu dans le hall, encore en peignoirs. J'ai entendu des voix, puis un sanglot qui provenait de la maman. Je ne savais pas ce qui se passait, mais mon coeur s'est serré. Mon ami est descendu lui aussi, et quand il est remonté, il avait le teint pâle et il tremblait. Un seul regard et je su qu'il y avait quelque chose avec ma famille. "
    Oliver pris sa tasse de café et l'amena à ses lèvres. Le liquide brûlant le fit grimacer, mais la chaleur le réconforta. Drew le regardait bizarrement, incertaine de l'attitude à prendre. Certes, elle avait bien deviné qu'il s'était passé quelque chose dans la vie de Bale, mais à ce qu'un drame pareille lui soit arrivé..
    " Bref, il y'a eu un.. un incendie. Criminelle. Tous morts. Mon petit frère, mes parents, pfuit, envolés. "
    Il leva les yeux, soudainement plus sombres.
    " Les coupables courent toujours. Ou ils sont morts, je ne sais pas. Mais je ne l'espère pas."
    " Non ?" Drew ne put s'empêcher de répondre.
    " Non.. je veux avoir le plaisir de les tuer. " Un sourire étira son visage.
    " Ca peut sembler égoïste et très mal, mais je veux être la dernière chose que ses fumiers voient. Juste pour qu'il se rappelle ce jour ou ils ont fait de moi ce que je suis maintenant."
    Drew fixa son café, ne sachant pas trop quoi dire. D'un côté, elle le comprenait, mais d'un autre..
    " Voila, mon histoire. Je ne vois pas en quoi cela pourrait nous aider pour cette affaire." Il se leva, tasse en main et se dirigea vers la cuisine. D'une main tremblante il déposa la tasse dans l'évier avant d'agripper le bord avec ses mains, si fort que ses phalanges devenaient blanches. Parler de son passé était toujours une chose délicate. Même après toutes ces années, ces images arrivaient à le bouleverser. Une larme vint perler au coin de son oeil, mais il l'essuya rapidement. Il revint dans le salon, ou Drew était toujours assise, une expression pensive sur le visage. Elle avait envisagé quelques théories, mais aucunes ne semblaient correctes. Qui était cette homme qui voulait coffrer Bale à tout prix ?
    " Cessez de vous tourmenter Drew. Pensez plutôt à pourquoi vous êtes ici. Il serait mieux pour vous de repartir, d'oubliez toute cette affaire. Croyez-moi, vous risqué gros." Le ton de Bale était ferme. Il ne pouvait emmener la jeune femme dans son délire. Mais Drew avait déjà décidé autrement.
    " Et alors ? Ecoute, je me permets de te tutoyer, Bale, cette journée était la meilleure chose qui me soit arrivé. Je suis une journaliste sur la sellette, j'ai à peine assez d'argent pour payer mon loyer, mes parents me détestent et je n'ai personne pour me tenir compagnie à part le chien de mon voisin de palier. Je m'ennuie, tu comprends ? Ma vie est misérable, et voila l'opportunité de ma vie. Je ne te laisserais pas tomber, d'accord ? Une vie sans risques ne vaut pas la peine d'être vécue. Tu ne me fera pas changer d'avis. " Drew s'arrêta enfin, haletante. Ses yeux verts brillaient d'assurance.
    Bale hocha lentement la tête. Une vraie tête de mule..
    " Très bien, comme vous voulez Drew. " Il n'allait pas encore la tutoyer. Tout en jetant un coup d'oeil à sa montre, il entendit une sirène hurler dans la rue. " On dirait qu'on va déjà devoir prendre des risques.." Il tâtonna le mur, qui se révéla être une porte caché. " Après vous. "
    L'escalier de secours en métal menait à la cave, deux étages plus bas que le rez-de-chaussée. Bale alluma la lumière, cherchant quelque chose des yeux. Un vieux vélo trainait dans le coin, un pneu en moins et la chaine déraillée. Drew se mordit les lèvres. La cave était visiblement sans issues, à quoi pensait Bale en descendant ici ? Ce dernier n'arrêtait pas de faire des allés et venues, se tenant la tête entre les mains.
    " Bon sang ! Comment a-t-elle osé ?! J'aurais du m'en douter, toujours la première à piquer les affaires des autres..." Il marmonna, secouant la tête. La journaliste le regarda passer, incrédule. De qui parlait-il ? Se pouvait-il que Bale avait oublié de lui parler d'une petite amie ? Elle remit une mèche rebelle derrière son oreille droite avant de s'avancer vers Bale, posant une main sur son bras.
    " Bale, calme-toi ! De qui parles-tu ? Quelqu'un de très important pour toi ?" Drew essaya de rester neutre, mais la curiosité pointait dans sa voix, ainsi qu'une pointe de jalousie. Bale s'arrêta soudainement, le regard vide. Il ouvrit la bouche pour répondre avant de se raviser. Il fallait sortir de la au plus vite, les parlotes pouvaient attendre. La jeune femme attendait toujours une réponse quand il lui prit la main et la tira avec lui direction les escaliers. " Bale ? Mais qu'est-ce que tu fais ? "
    " J'essaye de nous sortir de la tiens ! La cave n'a pas de sortie.." Ils étaient de retour dans son appartement. Sauf qu'ils n'étaient pas seuls. Merde.
    " Mademoiselle Drucilla, comme on se retrouve ! " L'inspecteur Jakes arborait ce qui devait être son plus beau sourire satisfait.
    Bale baissa la tête avant de jeter un regard désolé à Drew. Devant eux se dressaient Jakes et 5 de ses policiers, armes braquées sur eux.
    " Vous croyez vraiment que vous aviez réussi à me tromper ? Naïf, franchement. Il était simple de vous suivre de loin, avec votre poubelle ambulante. " Jakes jubilait, content de son petit effet. Drew senti Bale se tendre à l'évocation de sa voiture. Elle réprima un sourire avant de riposter.
    " Vous n'avez aucune preuve de ce que vous accuser Bale ! Ce témoin veut à tout prix le coffrer, voyons c'est évident ! " Jakes agita sa main, coupant court à ses paroles. " Ce qui est évident, très chère, c'est que vous essayer de couvrir votre complice. Vous nous raconterez tout ça au poste, inutile de préciser que tout ce que vous direz pourra être utilisé contre vous. " Il conclut par un autre sourire satisfait avant d'ordonner deux de ces hommes de leurs mettre des menottes. Bale n'avait pas bougé ni dit un mot depuis le début. Il se contenta de suivre les autres dehors.





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MessageSujet: Re: BALE   BALE EmptyDim 7 Avr - 4:40

Rajouté 5 lignes misérables x) Bale ne dit rien.. aurait-il perdu sa langue ? Effrayé ? Ou juste résigné ? Mmh....
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Effie
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MessageSujet: Re: BALE   BALE EmptyDim 7 Avr - 4:58

Pauvre Bale, il s'en prend plein d'un coup quand même x)
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