If I Die Young [ PV Wolverine ]

Un silence mortuaire plane sur les terres brunes. La plaine semblait endormie, dans une transe de songe. Mais malgré ces airs de belle au bois dormant les terres brunes abritaient proies et prédateurs. Dans la forêt de Dusk l'on pouvait être l'un et l'autre. Cela fait plusieurs heures que je sillonne le sol humide des Terres Brunes, traquant une simple proie. J"étais une vagabonde. Je n'étais pas censée chasser ici, il y avait des terres neutres, loin du danger des Claneux. Mais je n'étais pas comme eux. Non je n'étais pas ici par hasard. Chaque frontières franchies n'étaient que le résultat d'une quête interne que je gardais au fond de moi. Ce désir de me retrouver. Celle que je suis s'est construite avec un comme pilier le seul souvenir d'avoir tout perdu. Le vent face à moi je suis chaque mouvements de ma proie. Elle sait que j'existe. Mes règles, mon jeu. On pourrait parler de sadisme mais est-ce réellement cela ? Je pense que non car je ne fais cela sans pure méchanceté. Lorsque on bascule du côté de la proie on veut juste savourer les moments en tant que prédateur. Car même si beaucoup le nie l'être humain aime garder le peu de pouvoir qu'il a. Personne n'a de réelle vertu, tout le monde à une part d'ombre. Sans ombre, pas de lumière, donc je peux me gratifier de faire partie de l'un ou l'autre. Je retiens mon souffle. La bête est fatiguée, elle se résigne. La corde de mon arc est tendue, la flèche tremble légèrement sous mon doigt. Je m'apprête à achever la pauvre bête essoufflée mais les évènements s'ensuivent dans une suite imprévue. D'abord ma proie lève subitement la tête, sentant une présence, pourtant le vent ne lui amène que les effluves des bois, je suis dans son dos. Puis surgit de nulle part, une silhouette de découpe. Prise de surprise ma flèche part, décollant dans l'air, finissant sa course sol à quelques mètres seulement du Témériens. Le brocard s'éloigne en courant, usant ses forces ultimes pour fuir les prédateurs humains que nous sommes à ces yeux. Le Claneux est visiblement amusé de la situation, il se penche en avant et ramasse la flèche plantée au sol à ses pieds. Je m'apprête à tout, sur le qui-vive. Je suis sur ces terres, il y-a donc de forte chance qu'il m'attaque. Mais je ne suis pas du genre fuyarde et ma chasse interrompue me laisse envier de me venger

Il retire la flèche de la terre meuble et humide. Un sourire amusé dessiné sur les lèvres. Lorsqu'il est sortit de l'ombre je comprend qui avait dû être là depuis quelques temps déjà. Il m'avait observé, attendant le moment d'interrompre la chasse. Mais pourquoi ? Seul lui le sait. Le Témériens tandis la main, ma flèche entre ces doigts. Je ne comprends pas sa réaction. La dernière fois que j'ai croisé un Claneux j'avais dû salement l'amocher pour pouvoir quitter ses terres vivante. Surement la première fois que j'en croisais un amical. Pour la première fois le mot " gentil " et " amical " entra dans mon vocabulaire étant face à un Claneux. Je restais d'abord immobile, ne sachant trop que faire. Et si c'était une feinte pour mieux m'attaquer lorsque je serais plus proche de lui ? Le danger ne m'a jamais fait peur, j'avance, prête à toutes réactions attaquante de sa part. Les quelques mètres qui nous séparent forme un no man's land qui, pas après pas, se réduit jusqu'à être franchit. Face à face. Je tends la main vers lui et récupère la flèche.

-" En effet c'est la mienne. Mais dis moi Témérien, pourquoi attendre d'interrompre ma chasse pour sortir de l'ombre ? Tu m'as suivi n'est-ce pas ? "

Mon ton est ce que j'espère être amical. Je ne veux pas provoquer. Même si à l'accoutumée provoquer les Claneux est mon passe temps favori je sais que dans ma situation je suis aussi bien prédateur que proie. Visiblement la situation l'amuse, je souris à mon tour. L'un comme l'autre nous sommes proies et prédateurs

Mes doigts se resserrent sur la flèche, je suis quasiment tétanisée, appréhendant chaque mouvement comme s'il allait se jeter sur moi. Un craquement de bois entre mes mains, je baisse le regard. Ma flèche est cassée est deux, visiblement mon étreinte était tellement forte que la fine flèche de bois à cédée. Le sourire du Témériens grandit encore. Je ne comprends toujours pas. Lorsqu'il prononce ces paroles je commence à retrouver un Claneu normal, disant que ma place est ailleurs. A force de sourire j'ai l'impression qu'il se moque carrément de moi, je me rapproche encore plus de lui, il est plus grand que moi mais je ne vois aucune honte à lever le regard vers lui pour planter mon regard dans le sien, un sourire en coin sur les lèvres. S'il cherche à jouer autant qu'il sache qu'il a face à lui quelqu'un d'expérience.

- " Certes d'après vos règles je ne devrais pas être ici, mais je n'obéis pas à vos règles. Mais les miennes. Et d'après les miennes j'ai le droit d'être ici. Et saches que resterais sur les terres de la forêt de Dusk jusqu'à trouver ce que je cherche. Ta quête est peut être de jouer le bon Claneu pour le leadeur mais moi j'ai plus important à faire. Mais il faut bien avouer que j'apprécie ton pacifisme envers les Voyageurs. "

J'accentuais lourdement sur les possessifs " vos " et sur " les miennes ". Qu'il sache que je n'étais pas une petite Vagabonde assez courageuse pour passer les frontières mais pas assez téméraires pour leur tenir tête. A ce moment je fis le comparatif entre Témériens et téméraire. Drôle de coïncidence.

Je ne réponds rien, d'abord je reste immobile. Il est tellement différent des autres Claneux. Puis j'opine et tourne les talons. Je commence à marcher, je sens que dans mon dos le Témérien reste immobile. Comme s'il attendait quelque chose. Je m'éloigne encore, puis pille net sur le sol. Je ne me résous pas à aller plus loin. C'est comme si je me refusais de l'abandonner. Je me retourne dans un volte-face. Un sourire se dessine sur ses lèvres, visiblement il est heureux que je ne parte pas. En quelques instants je reviens vers lui.

- " Dis moi Témérien, pour être honnête ton pacifisme est ...intriguant. Et je n'ai nul autre projet aujourd'hui. Tu veux bien passer quelques heures en ma compagnie ? "

Je lui sers ce que j'appelle " Le sourire de tu ne peux pas refuser ". Je relève le regard pour planter mes prunelles océaniques dans son regard. J'ai envie dans savoir plus sur lui, pourquoi se refuses t-il d'être comme les autres Claneux. Ma curiosité l'emporte. J'ai besoin de savoir, d'en savoir sur lui. Le pourquoi du comment. Sa parait stupide mais c'est ainsi

Sa question me surprend un peu, je doute fort que beaucoup de Claneux connaissent en personnes les nombreux Voyageurs des environs. Enfin on le sait tous, chacun à ses secrets et même si parfois sa nous détruit dans certains cas au contraire, sa nous rend plus fort. Je me dis que si je reste ouverte il parlera peut être, bon évidemment je me vois pas lui sortir " on a essayé de me tuer avec ma famille mais justement à mon réveil avait plus personne et comme j'ai perdu la mémoire me dis quand même qu'ils sont peut être par ici ". C'est pas la phrase qui risque de le mettre en confiance. Et puis cette quête personnelle je la garde pour moi.

- Il est vrai que je suis arrivé il y-a peu mais je pense aussi que tu ne doit pas non plus connaître chaque voyageurs, après tout tu es un Claneux et je doute que tes camarades soient heureux s'ils te surprenait en pleine conversation tout à fait pacifique avec moi, mais après tout quelle importance ! Je suis ici depuis deux semaines environs. N'ayant plus aucun lien avec qui que se soit je suis libre de mes mouvements et j'ai parcouru maintes terres, mais j'ai parfois besoin de faire escale, et quand j'ai une bonne raison je reste plus longtemps que prévu. On raconte des choses sur cette forêt, ma curiosité était piquée vive et puis j'ai quelques affaires personnelles aussi à régler

J'ai réussi à pas en dire trop, j'avais failli en dire plus à la fin mais je me suis rattraper. Pour appuyer cette dernière phrase énigmatique je lui sers un clin d'oeil puis souris.

- Mais toi t'as l'air de beaucoup en savoir sur les Voyageurs du coin. Alors dis moi pourquoi tu sais tu ça ?

Voyageur ? Je m'attendais à du genre " je suis différent moi " mais pas " j'ai renoncé à mes libertés pour jouer dans la cour des Claneux ". Franchement moi j'adorais ma vie de Voyageuse et la questions de pourquoi il avait tout abandonné pour ça me brûler les lèvres. C'est vrai ça pour moi les Clans s'était une prison doré, réprimant les libertés. Mon cauchemar quoi. Parfois je me demandais ce que je fichait à pavaner à côté de tous ces Claneux mais pourtant me voilà. Enfin pour moi c'est que je cherche quelque chose, quelqu'un, je les cherche eux. Ils sont où hein ? Finalement je me laisse à ma curiosité et lui pose la question qui me brûle les lèvres depuis sa déclaration :

- " Pourquoi ? Je veux dire pourquoi t'as quittés une vie libre de Voyageur pour t'enfermer dans l'amas de règles d'un Clan ? Et en passant oui tu m'as surprise je m'attendais pas à ça. "

Visiblement ma remarque l'amuse, un sourire se dessine sur ses lèvres, je fais de même;